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RechercherDerniers commentairesce conte enjoué et endiablé ne sonne pas faust ! dommage que l'on puisse pas comptabiliser les fautes-d'or-
Par dany, le 28.11.2014
Date de création : 20.10.2012
Dernière mise à jour :
06.04.2019
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Soudain la douceur rassurante de drap frais. La lumière, un peu vive mais sa couleur est rassurante. La mémoire me revient : une grosse douleur au niveau de la poitrine puis dans le bras gauche et après la douleur, le noir, le néant.
— Monsieur, comment vous sentez vous ?
— un peu fatigué, je suis tombé ?
— on peut dire ça, nous sommes en quelle année ?
— 2019 pourquoi ?
— quel jour ?
— dimanche 30 mars 2019 pourquoi ?
— nous sommes 27 avril, vous êtes resté dans le coma presque un mois. Mais aujourd’hui, vous êtes tiré d’affaire mais…
— il y a un ‘mais’ ? Ne tournez pas autour du pot docteur, vous êtes bien toubib ? Il me reste combien de temps avant de…
— vous allez sûrement mourir, mais pas avant un grand demi-siècle, mais…
— le ‘mais’ est toujours là, laissez-moi deviner : aveugle, tétraplégique, débile non je le suis déjà…
— c’est hyper délicat…
— vous avez dû me dénoyauter, je dois dire adieu au beau sexe, aux femmes et me faire moine.
— vous avez trop d’imagination, vous fumez ?
— je suis en train d’arrêter.
— trop tard, vous avez fait un infarctus profond, on vous a greffé un cœur neuf.
— c’est un problème ?
— non, c’est un cœur neuf garanti mais…
— ne me dites pas que c’est le cœur d’un député ou d’un sénateur, ce serait trop horrible.
— après tout, vous avez un super sens de l’humour non c’est moi grave qu’un cœur de député ou de sénateur s’ils s’en ont un… ç’est un cœur de porc.
— de cochon, vous voulez dire ?
— d’un porc modifié génétiquement…
Trois ans… je n’ai plus jamais fumé, je fais du sport et je ne semble plus intéresser mon cardiologue. Il m’a expliqué que le traitement anti rejet allait être diminué pour un abandon total prochain. Depuis il espace de plus en plus nos rendez-vous. Je vais bien donc, mais j’ai une aversion pour tout ce qui est charcutaille, d’ailleurs, je mange de moins en moins de viande de mammifères.
J’ai appris qu’on pouvait visiter la porcherie, non l’élevage (je cherche un mot moins péjoratif : nurserie ?) des cochons modifiés pour qu’ils soient de plus en plus compatibles avec nous, enfin surtout leurs organes.
L’endroit ressemble plus à un hôpital qu’à une porcherie. Nous sommes plusieurs greffés comme moi à être reçu par le directeur qui nous mets rapidement dans les mains d’un dresseur. Bizarrement, il n’a pas dit éleveur, nourrisseur ou producteur, il a dit dresseur. Celui-ci nous prend en charge. Instinctivement ce mec me répugne.
— vous êtes ici dans le plus grand laboratoire porcin d’Europe, la plupart de ces animaux sont déjà assigné à des receveurs du même groupe inter espèce tissulaire, nous réalisons le meilleur isogroupage de tous les laboratoires depuis prés de dix ans. Aujourd’hui tous les organes de nos animaux sont pratiquement compatibles sauf problème d’aspect bien sûr, on ne greffe ni les sabots, ni les oreilles. Tout est bon dans le porc. Ah, j’oubliai même le sang est transfusable à un humain, pas de dégustation de boudin à la sortie...
Il ponctue ses affirmations d’un rire gras comme du saindoux que ses cochons ne produisent plus. Le dresseur, boute en train, continue.
— la peau de nos animaux est aussi compatible, tant au niveau génétique qu’au niveau esthétique malheureusement par mesure d’hygiène vous ne pourrez pas les tripoter même si c’est pour certain d’entre vous un fantasme caché.
Re-rire gras et gueule sinistre que tous les spectateurs affichent en guise de réprobation. Il hausse des épaules de gringalet.
— bon je vous laisse admirer le cheptel juste 10 minutes pour ne pas troubler nos petites bêtes. Ensuite vous pourrez visiter la salle de prélèvement d’organes, le chirurgien-vétérinaire viendra vous chercher pour assister à une séance de prélèvement. Comme on dit n’oubliez pas le guide en sortant…
Les cochons males et femelles, nous regardent quand nous entrons dans l’enclos touristique. Personne ne sourit mais les regards des deux espèces se croisent sans se décroiser. Déjà humains par les gènes, les animaux affichent une fatalité sereine.
Quand le chirurgien arriva pour faire visiter son bloc‑opératoire‑boucherie‑abattoir, tout le monde étaient parti et ce ne fut pas ce soir-là que les pourboires permirent aux personnels du labo d’élevage de glisser vers une ébriété heureuse…